Pour commencer revenons quelques secondes plus tôt :
N'est ce pas l'impact de la photo de l'oeuvre de Paul McCarthy illustrant cet article qui aura soulevé chez vous la curiosité de le lire ?

Paul McCarthy, Horizontal, 2012
Réseaux sociaux et stérilité Notre appétit pour LinkedIn, Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat... est sans doute de nature assez différente en fonction de l'appli, mais nous pouvons identifier cependant une envie qui nous est commune, à savoir celle d'y trouver la matière dont nous avons besoin pour nous sentir bien (connaissance, information, familiarité, solution, distraction...). Pour moi cette matière tant convoitée répond au nom d'ÉTONNEMENT. N'avez vous jamais refermé la page de votre réseau social préféré en vous faisant certaine fois la réflexion que les propos tenus étaient finalement bien ennuyeux ? Je compare cette sensation que j’éprouve moi aussi de temps en temps avec celle que je ressens en ouvrant mon frigo aux heures de fringales : j'attends en vain qu'un aliment sorte des rayonnages pour me séduire et déclencher mon envie de le dévorer... Mais quelle tristesse de ne pas reverdir à la surprise de l'acidité d'un cornichon au milieu de l’après midi ou à la rencontre fortuite avec un reste de dîner oublié de la veille. Même constat finalement devant l'absence de séduction d'un fil d'actualité... bien loin de l'ivresse que me procure à coup sûr une chanson du Yellow Magic Orchestra ou un titre de Radiohead. La question récurrente pour moi est donc la suivante : où trouver "le tonique" quotidien dont j'ai besoin pour entretenir ma créativité.
Les images controversées sont souvent des mets de choix mais les esprits de nos contemporains préfèrent de plus en plus travailler de manière nuancée, se teignant au fil du temps, d'une pellicule soporifique uniforme.

Paul McCarthy, That girl, 2013
