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Devenir personne / Laurent - CEO

Dernière mise à jour : 5 janv. 2023


Entre l'immersion de votre imaginaire de lecteur et l'immersion totale il n'y a qu'un pas, celui des mises en scène de BToB Classy.

Au début de cette matinée, je n’aurais pu imaginer ma difficulté à devoir autant me détacher de moi-même. Pour être tout à fait honnête, je n’avais d’ailleurs jamais entendu parler d’équanimité avant de commencer ce travail d’exploration de mon ego.  

S’agissait-il d’un énième concept de développement personnel ?

Allait-on attendre de moi que j’adhère à un protocole d’idées bien éloignées de mes inquiétudes professionnelles actuelles ?

Des séminaires j’en avais « à mon actif », plus ou moins encore dans mon souvenir et finalement d’un intérêt toujours en proportion du charisme du coach. C’est bien ce que je recherchais toujours après tout, me retrouver devant une personne qui connaisse mes préoccupations, qui puisse aussi tenir tête à mes doutes, gagner mon respect et m’aider à avancer dans mon rôle de leader. Quelques uns s’y étaient essayés mais en vain et c’était moi qui au bout du compte, restait enfermé dans mes automatismes.  

Étais-je donc si exigeant que d’espérer un jour me faire vraiment bousculer dans mes certitudes ?



Il était presque 8h45 lorsque cette seconde journée commença. Nous avions d'ailleurs partagé entre nous la réflexion que le programme de ce séminaire ne ressemblait définitivement pas à ceux auxquels nous avions participé dans le passé. Ce rythme, visiblement assumée par l’équipe, éveillait en moi un sentiment de curiosité : les organisateurs devaient avoir une sacrée confiance dans leur pédagogie pour oser prendre leur temps ! « Bonjour », nous lança Jana avec un large sourire en venant nous rejoindre dans la pièce du petit déjeuner. « Je vous invite à me suivre, nous allons discuter ce matin d’équanimité et comprendre ensemble comment nous rendre plus attentif aux autres». Notre petit groupe entra dans une autre salle, bien plus grande que celle que nous quittions et résolument plus théâtrale : une armée de mannequins, répartie dans toute la pièce, identiques à ceux que l’on trouve dans les vitrines de magasins, se dressait devant nous. Déjà impressionnés par cette mise en scène fort inhabituelle dans un cadre professionnel, nous le fûmes encore plus en remarquant la présence, mêlée aux modèles de celluloïd, de véritables être humains ! Qui étaient-ils ? Que représentaient-ils ? Nous ne savions pas encore comment nous allions trouver notre place dans cette installation étrange mais cette promesse d’expérience me séduisait.



Pourtant je ressentais une sensation dérangeante, presque un malaise au milieu de ces individus immobiles et impassibles. Leurs regards que je croisais ne me délivraient aucune information sur leurs pensées, il m’était impossible d’y déceler leurs émotions. Ils se tenaient juste là, présents, droit à côté de nous, nous observant mais sans nous dévisager, nous écoutant mais sans intervenir. S’ils n’attendaient visiblement rien de nous, en nous prêtant cependant une attention généreuse, le silence magnétique qui les entourait nous attirait quant à lui à tellement espérer d’eux.

Jana brisa d’une intervention cette confrontation : « Qui seriez-vous en encapsulant votre ‘Je’ »

Sitôt, comme un signal reçu, nos anonymes se retirèrent de la salle. La consigne venait de nous être donnée, nous allions à notre tour éprouver physiquement le détachement de nos affects.


Credit photo : RAYoung Kim - Plastic lovers (2016)

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